Le 8 décembre 2020, le président Macron a déclaré lors de sa visite à l’usine Framatome du Creusot : « Notre avenir économique et industriel passe également par le nucléaire. »
L’État veut, avec l’approbation de l’ASN, prolonger les centrales nucléaires accumulant plus de 40 ans de fonctionnement, alors que le vieillissement des installations est manifeste et que les risques pour les populations et l’environnement ne peuvent être niés. En parallèle, l’État annonce également l’interdiction du chauffage au gaz dans les futurs logements à partir de 2021, ouvrant la voie à une massification encore plus importante du chauffage électrique, dont l’équipement présente un faible coût. Parmi ces actualités, EDF nous alerte sur les risques de rupture d’approvisionnement en période hivernale… cherchez l’erreur.
Alors que la dette d’EDF dépasse aujourd’hui les 59 milliards d’euros, que les énergies renouvelables sont devenus plus rentables et qu’il n’existe toujours aucun moyen de traitement pour les milliers de m3 de déchets radioactifs, persévérer dans cette solution technique dangereuse et dépassée est un véritable non-sens. Il est aussi bon de rappeler que contrairement aux idées reçues, le nucléaire n’est ni une énergie renouvelable, ni une énergie véritablement décarbonée. De plus, le changement climatique accroît les menaces sur ces installations. Dans la Vienne par exemple, la centrale nucléaire de Civaux risque d’être impactée, dans un futur proche, par la baisse du niveau de la Vienne l’été et donc des possibilités de refroidissement des réacteurs. Les effets des centrales sur l’environnement, et donc aussi sur la santé humaine, ne sont pas neutres et risquent de s’aggraver, dans des écosystèmes déjà largement en tension.
Bien sur, la solution n’est pas de débrancher toutes les centrales d’un coup et il ne semble pas y avoir de solution miracle en matière d’énergie. C’est ainsi qu’il est urgent d’engager des mesures fortes de sobriété et d’efficacité énergétique, dans une logique de justice sociale et, en parallèle, de développer un mix énergétique cohérent, basé sur des projets d’énergies renouvelables à l’échelle locale, adaptées aux territoires et installées en concertation avec les habitant-e-s.
« L’énergie est notre avenir, économisons-là »… plutôt que d’alimenter des panneaux publicitaires vidéos, qui consomment chacun autant qu’une famille de quatre personnes par jour. En matière d’énergie, il n’y a peut-être pas de solutions miracles, mais des politiques intelligentes et courageuses à mener pour engager enfin notre pays vers un modèle soutenable et juste.
Les groupes locaux de la Vienne